Retour d'expérience : une épidémie de Citrobacter farmerii résistant aux carbapénèmes dans un service d'hématologie de soins intensifs due à un réservoir environnemental - 01/06/22
Résumé |
Introduction |
L'unité de soins intensifs d'hématologie (USIH) a été confrontée à une épidémie de Citrobacter farmerii producteur de carbapénémases de type OXA-48 entre 2019 et 2021, un micro-organisme qui n'avait jamais été identifié auparavant au sein de notre établissement.
L'objectif de ce travail est de partager l'expérience de la gestion d'une épidémie d'entérobactéries productrices de carbapénémases (EPC) par des méthodes épidémiologiques, microbiologiques et environnementales. Tous les patients étaient colonisés ; aucune infection n'a été documentée.
Matériels et méthodes |
L'étude a été menée au sein de l'USIH, un service de 20 lits avec uniquement des chambres individuelles. L'unité compte environ 20 admissions par mois, avec une longue durée moyenne de séjour (23 jours).
Résultats |
Les deux premiers cas ont été découverts lors de dépistages rectaux systématiques en avril 2019. Parmi les 52 patients contacts identifiés (i.e patients ayant été pris en charge par la même équipe soignante), aucun cas secondaire n'a été détecté. Les deux cas ne se sont jamais rencontrés ; leur seul point commun était qu'ils avaient séjourné dans la même chambre à quatre mois d'intervalle (pendant 9 et 42 jours respectivement). Puisqu'une chambre semblait être incriminée, nous avons également considéré comme contact, les patients ayant séjourné dans la chambre entre les deux cas. Parmi les cinq patients identifiés, un patient a été dépisté positif en mai 2019. Entre août 2019 et septembre 2021, trois nouveaux cas ont été découverts, tous admis dans la même chambre. Les six patients positifs n'ont jamais été hospitalisé en même temps au sein de notre établissement. Plusieurs investigations environnementales ont été menées. En août 2019, un prélèvement est revenu positif à C.farmerii OXA-48 au niveau du siphon du lavabo et en septembre 2021, le siphon du lavabo et les toilettes sont également revenus positifs au microorganisme. Des actions curatives ont été réalisées notamment la désinfection des siphons et un recontrôle négatif avant l'accueil d'un nouveau patient. L'analyse moléculaire a montré que tous les échantillons (deux environnementaux en septembre 2021 et six dépistages rectaux) appartenaient au même clone.
Conclusion |
Malgré les mesures de désinfection de l'environnement et le remplacement des siphons hygiéniques des lavabos, la souche a persisté pendant des mois dans les systèmes d'évacuation, ce qui a entraîné la transmission de la souche à des patients naïfs. Cette expérience rappelle que les réservoirs environnementaux doivent être considérés comme une source de transmission d'EPC.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° 2S
P. S81-S82 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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